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14 septembre 2008 7 14 /09 /septembre /2008 15:42

Non référencées…Inexistante. Des organismes inconnus. Je ne pourrais pas dire tout ce qui m’est passé par la tête à ce moment là. De la stupeur, de l’adrénaline en masse, de la curiosité, la joie de la découverte, des interrogations… Finalement je décidais de me rendre directement chez Actarus pour parler, ce que je fis immédiatement.

 

En arrivant chez lui, je vis le désordre régnant sur la table. Il y avait des tas de livres, certain ouvert, un microscope, des flacons, des papiers avec des notes. Quant à Actarus, il avait l’air exténué, des poches sous les yeux grandes comme des plages.
« Tu n’as pas dormi ? Lui demandais-je.
- Hein ? Dormi ? Tu plaisantes ! Comment j’aurais pu dormir avec ça ! Il fit un geste vers le flacon d’échantillon à présent complètement pétrifié. Il avait encore de l’excitation dans la voix.
- Tu dis que ces organismes ne sont pas référencés. Tu en es vraiment sûr ?
- Ecoutes Cryx, ces bactéries ressemblent aux cyano par pas mal de point commun, mais comme je te l’ai dis elles restent unique sur de nombreux autres points, elles ont des caractéristiques connu d’aucun être vivant sur Terre.
- Sur Terre…Alors quoi ? Ce sont des bactéries extra-terrestres ? Lui dis-je. Mais il se contenta de hausser les épaules. Alors je continuais.
Il faut bien qu’elles viennent de quelque part ! il y a une semaine l’Huveaune était une jolie petite rivière qui coulait dans le vallon. En quelques jours elles sont arrivé et ont tout transformé.
- Je sais tout ça, dit le professeur d’un ton las.
- Bon alors ! Il y eu un petit silence de quelque seconde et je poursuivis. Tu te souviens de ce qu’a dis ce vieil homme à la ferme ? Il n’a pas vu d’orage, mais une forte lueur et un coup de tonnerre puissant. Et si c’était une météorite ? elle aurait porté en son sein ces germes venu de l’espace on ne sait où. En rentrant dans l’atmosphère, l’échauffement les a réveillé et au choc elles se sont dispersées.
- Théorie intéressante. A ceci près : On n’a trouvé aucune trace de cratère, ou d’arbres soufflés par un impact.
- Oui mais peut être je sais pas, que la météorite à suffisamment brûlé dans l’atmosphère pour le caillou final soit insuffisant pour faire des dommages repérables.
- Et dans ce cas la chaleur de friction aurait fait fondre toutes tes bactéries avant qu’elles n’arrivent au sol.
- Pfff bon et c’est quoi la taille nécessaire pour que la croûte de météorite fondu laisse un minimum de cœur intact porteur de germe ?
- Mais qu’est ce que j’en sais Cryx ! ça peut être 10cm, 20 ou 30 ! Auquel cas les dommages ne sont déjà plus discret.
- Si ce n’est pas une météorite, il a bien fallu qu’elles arrivent…
On ne dit rien alors à ce moment là, ne préférant pas dévoiler ce à quoi on pensait.
- De toute façon, repris Actarus, il va falloir annoncer ça à la communauté au plus vite.
- Quoi ? Tu plaisantes ? m’exclamais-je
- Nous sommes en présence d’organismes inconnus ! Il faut les référencer !
- Notre boulot c’est de débarrasser le vallon de ces choses, pas de les collectionner. Il ne s’agit pas d’une petite bactérie inoffensive ! Elles sont dangereuses !
- Tu veux passer ça sous silence ? demanda Actarus.
- En quelques jours elles ont avalé une rivière, transformé leur environnement en bâtissant des structures calcaires importante. Les coraux mettent des siècles à bâtir des massifs aussi gros. Elles ont tué toute forme de vie à proximité, que ce soit dans l’eau et également autour pour ceux qui tentent de s’y abreuver. Elles sont en pleine expansion ! Leur capacité pétrifiante comme tu as pu en juger est presque visible à l’œil nu, et les toxines ultra virulentes. Que ce passera t’il si elles continuent à s’étendre ? Elles vont pétrifier la forêt, puis d’autres rivières ? Avaler encore toute l’eau avec tous les problèmes que ça cause pour la faune et la flore. Après le massif de la Sainte Baume se sera quoi ? Le Var ? Et Ensuite ? Et alors il sera trop tard ! nous aurons ces organismes envahisseurs qui recouvreront tout et nous pourrons plus nous en débarrasser. Il faut le faire maintenant ! au plus vite, tant qu’elles sont confiné dans ce lit de rivière ! Avant qu’il ne soit trop tard…
Le professeur semblait réfléchir. Apparemment j’avais fait mouche.
- oui tu as raison Cryx…Il faut s’en débarrasser. Tu compte faire ça comment ?
- Je ne sais pas. Il faut un moyen de les tuer définitivement, pas de les endormir ni de les paralyser. Un bactéricide peut être ou de l’azide ?
- Quoi ? Mais tu veux tuer tout ce qui reste ? Pourquoi pas du napalm tant que t’y es !
Pourquoi pas en effet, pensais-je…
- Nan nan, continua t’il, il faut quelque chose de moins violent, de plus spécifique. Il ne faut aucun danger ni pour la faune ou la flore, ni pour les humains ! Je te rappelle qu’il y a des villages qui dépendent de cette rivière. On ne va pas balancer des saletés pour qu’ils les retrouvent dans leur verre d’eau.
- D’accord d’accord c’est vrai. Qu’est ce qui est spécifique au cyanobactéries ? Je pense qu’on peut tenter de faire le rapprochement et ensuite on vérifie.
Personnellement je n’en avais aucune idée de ce qu’on peut trouver de spécifique dans les cyano. Je me contente de connaître les bases dessus et ça me suffit. Le professeur réfléchissait, puis il se leva et ouvrit un livre qu’il feuilleta pour rechercher quelque chose. Enfin il s’arrêta à une page et dit :
- Les Phycobiliprotéines !
Je le regardais en levant un sourcil.
- Hum oui ? qu’est ce que c’est ?
- Ce sont des protéines colorées en bleues ou rouges que l’on trouve dans certaines cyano. Elles agissent en complémentaire de la chlorophylle pour la photosynthèse.
- Tu penses qu’on peut agir dessus ? Il se passerai quoi ?
- En établissant la possibilité que l’on puisse détruire ou désactiver ces protéines, la photosynthèse ne pourrait plus avoir lieu, plus de photosynthèse plus d’énergie, et sans énergie la cellule finie par mourir.
- C’est parfait ! Dis-je enthousiaste. Bon je file au labo étudier ça.
- Très bien. Il faut que je retourne aux sources poser un détecteur. Il nous informera de l’évolution des constructions.
Il bailla.
- Tu devrais te reposer d’abord sinon tu n’arriveras jamais vivant aux sources…
- Oui… je vais dormir un peu. Je partirai cet aprèm. »


Le professeur parti de son coté l’après midi avec une dénommé Noos Note, une jeune fille l’ayant accompagnée pour l’aider à poser l’engin et à le calibrer. Ils le placèrent en bord du lit, ayant pris le niveau actuel des constructions, il suffisait ensuite de laisser l’appareil là sur place, pour voir ensuite dans les jauges de mesure la croissance des concrétions.


C’était une journée chaude et ensoleillée, la lumière du soleil baignait le laboratoire et réchauffait les paillasses. De mon coté il me fallait en premier lieu, vérifier la présence des Phycobiliprotéines dans ces organismes, sans quoi tout le plan s’écroulait.
Je ressorti donc un flacon d’échantillon du frigo. La conservation avait plutôt été efficace, après plus de 15h, la pétrification du flacon était très mince.
Je décidais de passer un liquide de bactéries broyées par chromatographie HPLC pour séparer les composants. Mais c’est alors que je préparais la mixture que l’accident survint.


Dans le laboratoire nous accueillons parfois des stagiaires, présent pour 1 à 3 semaines afin de découvrir la vie en labo. Ce n’est pas moi qui les gère bien sur ce sont les enseignants chercheurs. Ce jour là, l’un deux entra dans la salle où j’étais comme une trombe. Pourtant une règle importante de labo : on ne cours jamais dans les locaux. Et pour cause, il trébucha sur une caisse et perdit l’équilibre. Je n’eu pas vraiment le temps de réagir, ça s’est passé tellement vite. Dans sa chute, il percuta mon flacon d’échantillon de lait vert qui se déversa sur la paillasse. Je ne le regardais même pas alors qu’il était au sol, mon regard était concentré sur ce qui se passait sur le carrelage de la table. Le liquide s’était déversée et coulait vers le bord. Mais alors que l’avant coulait encore, l’arrière se solidifiait déjà. J’assistais à une pétrification extrêmement rapide de la table. La croûte envahie le carrelage, recouvrit un stylo et une feuille, et s’arrêta au bord en tombant, formant une stalactite blanche. Puis il y eu un cri. Je me retournais pour voir le stagiaire les yeux révulsés en train de regarder sa main. Ses doigts commençaient à devenir blanc et dur. Il était complètement paniqué.
« Haaa putain c’est quoi ! Qu’est ce que c’est ?! haaa !
- Calme toi, viens vite ! Est ce que ça fait mal ?
 - Haaa ! Je sais pas je.. je…
- Est-ce que tu sens quelque chose ? Lui demandais-je alors que je tentais de l’emmener hors de la salle.
- Je..je..nan, nan rien, c’est dur ! c’est quoi putain ?!
- Ne t’inquiète pas, ce n’est pas grave, ce n’est que du calcaire, lui dis-je un peu rassuré. Tant que ça n’attaquait pas les tissus de la peau, ça allait.
- Du calcaire ? Dit il alors qu’il commençait doucement à se calmer.
- Oui, viens on va nettoyer ça à l’acide, tu n’aura plus rien.
- A l’acide ?! fit il à nouveau affolé.
- Ne t’inquiète pas ! très dilué comme du citron ou du vinaigre.
Un chercheur entra dans la pièce.
- Qu’est ce qui ce passe ? ça va ?
- Oui oui tout va bien ce n’est rien. Plus de peur que de mal. Il a eu peur c’est tout. Tentais je de le rassurer en montrant le stagiaire et en cachant sa main en me mettant devant.
- Sur hein ? Faites gaffe quand même.
- Ne vous inquiétez pas, tout va bien je vous assure, dis je en tentant un petit rire. Il sorti alors sans poser plus de questions.
- Bon, dis je en me tournant vers le stagiaire. Viens avec moi. »
On parti alors vers la salle de vaisselle, où se faisait nettoyer toute la verrerie et les flacons. Il y avait toujours deux bacs à acide chlorhydrique où trempait de la verrerie pendant deux jours pour les nettoyer. Mais je n’allais pas lui mettre la main dedans, d’une part parce que bien que ce ne soit pas encore à concentration dangereuse, il est préférable de porter des gants, et ensuite j’aurai flingué le nettoyage de toute la vaisselle du bac. Je pris un autre petit bac et préparait une solution d’acide à peine plus fort que du jus de citron.
« Vas y mets ta main dedans, lui dis-je.
- Heu…il me regarda un peu inquiet. Vous êtes sur ?
- Vas y regardes ! je trempais alors un doigt et le fit tourner dans la solution.
- Bon d’accord. Il mis alors sa main, et le calcaire se mis à buller et se décomposer petit à petit.
- Voilà. Tu vois ce n’est pas grave.
- Qu’est ce que c’était dans ce flacon ? Pourquoi ça a fait ça ?
- Ne pose pas de questions ce n’est rien. Je ne voulais pas en parler évidement et la meilleure diversion que je trouvais fut de l’engueuler. Tu sais que tu as eu beaucoup de chance ? Tu es dans un laboratoire de chimie, il y a des produits très dangereux. On ne court pas dans les locaux, on regarde toujours où on marche et on contrôle ses mouvements. Tu te rends compte que si ça avait été de l’azide ta main serait nécrosée, et si c’était de l’acide phosphorique ? Tu aurais eu une main en mousse pour le reste de ta vie.
- Une main en mousse ? dit il alors qu’il se retenait de rire.
- Oui parfaitement. L’acide phosphorique est un des produits les plus dangereux que nous ayons ici. Ça te dévore les os en virant le calcium. Ça traverse la peau sans laisser de trace et c’est indolore. Tu ne te rends compte que tu as été sévèrement touché que quand tu te retrouves avec une main en caoutchouc. Il n’y a pas de quoi rire.
Sur ce il ne posa plus de questions, et laissa finir la dissolution du calcaire dans le bain d’acide dilué.


Après ça je revins dans la salle pour nettoyer. C’était incroyable. Cette coulure qui avait tout pétrifiée. À une vitesse ! Tout ça n’avait duré que quelques secondes ! Alors que je passais une solution d’acide également sur la paillasse, je compris alors tout. Le soleil ! L’échantillon avait été renversé sur une zone de la paillasse au soleil. Elle était chaude et plein de lumière. Si le soleil était un catalyseur aussi efficace, il devenait vraiment plus qu’urgent de se débarrasser de ces choses. Ou alors on risquait de se retrouver avec une invasion extrêmement rapide de la région.


Il me fallu le reste de la journée pour trouver (avec de l’aide tout de même) les phycobiliprotéines.
Et il me fallu encore le lendemain pour trouver le moyen de les contrer. Ce fut un chercheur du département biologie qui m’apporta la solution. J’avais déguisé la question pour ne pas éveiller les soupçons. Il m’apprit alors qu’une enzyme pouvait s’attaquer directement aux protéines qui m’intéressaient. Je suis incapable de me rappeler du nom aujourd’hui. Un nom à rallonge du genre pérytroangiosulfurinase. Il me dit aussi comment s’en procurer. Il fallu malheureusement attendre encore quelques jours avant de recevoir le produit. C’était une poudre blanche qu’il suffisait de passer en solution. En discutant avec Actarus, on se mit d’accord sur le fait que la dispersion par des vaporisateurs du même genre que ceux des jardiniers pour le désherbant, était le mieux.
Au plus vite alors nous sommes retourné aux sources de l’Huveaune, cette fois ci avec tout un groupe de naturaliste près à nous aider dans la dispersion du produit. Nous étions plus d’une vingtaine. Un vrai groupe d’exterminateurs avec nos réserves de produit sur le dos ! Nous n’avons rien laissé au hasard, vaporisant partout dans le lit, même un peu en amont et en aval des constructions. Celles-ci avaient d’ailleurs encore progressées, gagnant près de 4cm d’épaisseur d’après l’appareil de mesure posé. On vaporisa également dans la grotte de la source, ainsi que dans une autre grotte secondaire que l’on venait de trouver ce jour en parcourant la zone. Il fallu la journée pour s’assurer que toute la zone était cleen.
« Que fait on des constructions ? Demandais-je à Actarus.
- Rien. Ce ne sont que des concrétions calcaires. Ça fera un intérêt touristique au pire. Maintenant qu’elles sont libres de ces bactéries, elles ne progresseront plus. C’était du bon travail.
- Oui…en effet. Au fait on ne leur a pas donné de nom à ces bactéries. On les a découvert nan ?
- Oui. Mais quelle importance, elles sont éteintes à présent.
- Ba comme ça entre nous. Bon tu les as plus étudié que moi donc pour l’espèce ce sera Fleedi. Et pour le genre ?
- Comme tu veux Cryx, dit il en souriant.
- Hum alors ce sera…Actacryxia Fleedi, dis-je satisfait. »
Actarus se contenta de sourire.


Les jours suivants il se mit à pleuvoir, et d’après les infos que nous avons eues, l’eau était de retour dans les villages. Nous sommes plusieurs fois retournée aux sources pour voir la rivière couler à nouveau passant dans les vasques calcaires qui formaient comme autant de petites piscines. C’était maintenant devenu un très bel endroit à balade, pique-nique, et attisait la curiosité de bien du monde. Mais personne ne su jamais rien sur la véritable cause de tout ceci.


Dans un minuscule recoin sous une racine, une toute petite colonie de quelques dizaines d’individus avait survécu. Elles reprenaient tranquillement leur travail, la seule chose qu’elles savaient faire. C’étaient des colons, programmés biologiquement par ceux qui les avaient amené ici pour transformer l’environnement afin de l’accorder à un nouveau mode de vie.
A coté d’elles passa une bactérie, terrienne, qui se fit foudroyer par une toxine. Elle se fit ensuite dévorer, et plus tard une nouvelle parcelle de calcaire fit son apparition…


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