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14 septembre 2008 7 14 /09 /septembre /2008 15:42

Non référencées…Inexistante. Des organismes inconnus. Je ne pourrais pas dire tout ce qui m’est passé par la tête à ce moment là. De la stupeur, de l’adrénaline en masse, de la curiosité, la joie de la découverte, des interrogations… Finalement je décidais de me rendre directement chez Actarus pour parler, ce que je fis immédiatement.

 

En arrivant chez lui, je vis le désordre régnant sur la table. Il y avait des tas de livres, certain ouvert, un microscope, des flacons, des papiers avec des notes. Quant à Actarus, il avait l’air exténué, des poches sous les yeux grandes comme des plages.
« Tu n’as pas dormi ? Lui demandais-je.
- Hein ? Dormi ? Tu plaisantes ! Comment j’aurais pu dormir avec ça ! Il fit un geste vers le flacon d’échantillon à présent complètement pétrifié. Il avait encore de l’excitation dans la voix.
- Tu dis que ces organismes ne sont pas référencés. Tu en es vraiment sûr ?
- Ecoutes Cryx, ces bactéries ressemblent aux cyano par pas mal de point commun, mais comme je te l’ai dis elles restent unique sur de nombreux autres points, elles ont des caractéristiques connu d’aucun être vivant sur Terre.
- Sur Terre…Alors quoi ? Ce sont des bactéries extra-terrestres ? Lui dis-je. Mais il se contenta de hausser les épaules. Alors je continuais.
Il faut bien qu’elles viennent de quelque part ! il y a une semaine l’Huveaune était une jolie petite rivière qui coulait dans le vallon. En quelques jours elles sont arrivé et ont tout transformé.
- Je sais tout ça, dit le professeur d’un ton las.
- Bon alors ! Il y eu un petit silence de quelque seconde et je poursuivis. Tu te souviens de ce qu’a dis ce vieil homme à la ferme ? Il n’a pas vu d’orage, mais une forte lueur et un coup de tonnerre puissant. Et si c’était une météorite ? elle aurait porté en son sein ces germes venu de l’espace on ne sait où. En rentrant dans l’atmosphère, l’échauffement les a réveillé et au choc elles se sont dispersées.
- Théorie intéressante. A ceci près : On n’a trouvé aucune trace de cratère, ou d’arbres soufflés par un impact.
- Oui mais peut être je sais pas, que la météorite à suffisamment brûlé dans l’atmosphère pour le caillou final soit insuffisant pour faire des dommages repérables.
- Et dans ce cas la chaleur de friction aurait fait fondre toutes tes bactéries avant qu’elles n’arrivent au sol.
- Pfff bon et c’est quoi la taille nécessaire pour que la croûte de météorite fondu laisse un minimum de cœur intact porteur de germe ?
- Mais qu’est ce que j’en sais Cryx ! ça peut être 10cm, 20 ou 30 ! Auquel cas les dommages ne sont déjà plus discret.
- Si ce n’est pas une météorite, il a bien fallu qu’elles arrivent…
On ne dit rien alors à ce moment là, ne préférant pas dévoiler ce à quoi on pensait.
- De toute façon, repris Actarus, il va falloir annoncer ça à la communauté au plus vite.
- Quoi ? Tu plaisantes ? m’exclamais-je
- Nous sommes en présence d’organismes inconnus ! Il faut les référencer !
- Notre boulot c’est de débarrasser le vallon de ces choses, pas de les collectionner. Il ne s’agit pas d’une petite bactérie inoffensive ! Elles sont dangereuses !
- Tu veux passer ça sous silence ? demanda Actarus.
- En quelques jours elles ont avalé une rivière, transformé leur environnement en bâtissant des structures calcaires importante. Les coraux mettent des siècles à bâtir des massifs aussi gros. Elles ont tué toute forme de vie à proximité, que ce soit dans l’eau et également autour pour ceux qui tentent de s’y abreuver. Elles sont en pleine expansion ! Leur capacité pétrifiante comme tu as pu en juger est presque visible à l’œil nu, et les toxines ultra virulentes. Que ce passera t’il si elles continuent à s’étendre ? Elles vont pétrifier la forêt, puis d’autres rivières ? Avaler encore toute l’eau avec tous les problèmes que ça cause pour la faune et la flore. Après le massif de la Sainte Baume se sera quoi ? Le Var ? Et Ensuite ? Et alors il sera trop tard ! nous aurons ces organismes envahisseurs qui recouvreront tout et nous pourrons plus nous en débarrasser. Il faut le faire maintenant ! au plus vite, tant qu’elles sont confiné dans ce lit de rivière ! Avant qu’il ne soit trop tard…
Le professeur semblait réfléchir. Apparemment j’avais fait mouche.
- oui tu as raison Cryx…Il faut s’en débarrasser. Tu compte faire ça comment ?
- Je ne sais pas. Il faut un moyen de les tuer définitivement, pas de les endormir ni de les paralyser. Un bactéricide peut être ou de l’azide ?
- Quoi ? Mais tu veux tuer tout ce qui reste ? Pourquoi pas du napalm tant que t’y es !
Pourquoi pas en effet, pensais-je…
- Nan nan, continua t’il, il faut quelque chose de moins violent, de plus spécifique. Il ne faut aucun danger ni pour la faune ou la flore, ni pour les humains ! Je te rappelle qu’il y a des villages qui dépendent de cette rivière. On ne va pas balancer des saletés pour qu’ils les retrouvent dans leur verre d’eau.
- D’accord d’accord c’est vrai. Qu’est ce qui est spécifique au cyanobactéries ? Je pense qu’on peut tenter de faire le rapprochement et ensuite on vérifie.
Personnellement je n’en avais aucune idée de ce qu’on peut trouver de spécifique dans les cyano. Je me contente de connaître les bases dessus et ça me suffit. Le professeur réfléchissait, puis il se leva et ouvrit un livre qu’il feuilleta pour rechercher quelque chose. Enfin il s’arrêta à une page et dit :
- Les Phycobiliprotéines !
Je le regardais en levant un sourcil.
- Hum oui ? qu’est ce que c’est ?
- Ce sont des protéines colorées en bleues ou rouges que l’on trouve dans certaines cyano. Elles agissent en complémentaire de la chlorophylle pour la photosynthèse.
- Tu penses qu’on peut agir dessus ? Il se passerai quoi ?
- En établissant la possibilité que l’on puisse détruire ou désactiver ces protéines, la photosynthèse ne pourrait plus avoir lieu, plus de photosynthèse plus d’énergie, et sans énergie la cellule finie par mourir.
- C’est parfait ! Dis-je enthousiaste. Bon je file au labo étudier ça.
- Très bien. Il faut que je retourne aux sources poser un détecteur. Il nous informera de l’évolution des constructions.
Il bailla.
- Tu devrais te reposer d’abord sinon tu n’arriveras jamais vivant aux sources…
- Oui… je vais dormir un peu. Je partirai cet aprèm. »


Le professeur parti de son coté l’après midi avec une dénommé Noos Note, une jeune fille l’ayant accompagnée pour l’aider à poser l’engin et à le calibrer. Ils le placèrent en bord du lit, ayant pris le niveau actuel des constructions, il suffisait ensuite de laisser l’appareil là sur place, pour voir ensuite dans les jauges de mesure la croissance des concrétions.


C’était une journée chaude et ensoleillée, la lumière du soleil baignait le laboratoire et réchauffait les paillasses. De mon coté il me fallait en premier lieu, vérifier la présence des Phycobiliprotéines dans ces organismes, sans quoi tout le plan s’écroulait.
Je ressorti donc un flacon d’échantillon du frigo. La conservation avait plutôt été efficace, après plus de 15h, la pétrification du flacon était très mince.
Je décidais de passer un liquide de bactéries broyées par chromatographie HPLC pour séparer les composants. Mais c’est alors que je préparais la mixture que l’accident survint.


Dans le laboratoire nous accueillons parfois des stagiaires, présent pour 1 à 3 semaines afin de découvrir la vie en labo. Ce n’est pas moi qui les gère bien sur ce sont les enseignants chercheurs. Ce jour là, l’un deux entra dans la salle où j’étais comme une trombe. Pourtant une règle importante de labo : on ne cours jamais dans les locaux. Et pour cause, il trébucha sur une caisse et perdit l’équilibre. Je n’eu pas vraiment le temps de réagir, ça s’est passé tellement vite. Dans sa chute, il percuta mon flacon d’échantillon de lait vert qui se déversa sur la paillasse. Je ne le regardais même pas alors qu’il était au sol, mon regard était concentré sur ce qui se passait sur le carrelage de la table. Le liquide s’était déversée et coulait vers le bord. Mais alors que l’avant coulait encore, l’arrière se solidifiait déjà. J’assistais à une pétrification extrêmement rapide de la table. La croûte envahie le carrelage, recouvrit un stylo et une feuille, et s’arrêta au bord en tombant, formant une stalactite blanche. Puis il y eu un cri. Je me retournais pour voir le stagiaire les yeux révulsés en train de regarder sa main. Ses doigts commençaient à devenir blanc et dur. Il était complètement paniqué.
« Haaa putain c’est quoi ! Qu’est ce que c’est ?! haaa !
- Calme toi, viens vite ! Est ce que ça fait mal ?
 - Haaa ! Je sais pas je.. je…
- Est-ce que tu sens quelque chose ? Lui demandais-je alors que je tentais de l’emmener hors de la salle.
- Je..je..nan, nan rien, c’est dur ! c’est quoi putain ?!
- Ne t’inquiète pas, ce n’est pas grave, ce n’est que du calcaire, lui dis-je un peu rassuré. Tant que ça n’attaquait pas les tissus de la peau, ça allait.
- Du calcaire ? Dit il alors qu’il commençait doucement à se calmer.
- Oui, viens on va nettoyer ça à l’acide, tu n’aura plus rien.
- A l’acide ?! fit il à nouveau affolé.
- Ne t’inquiète pas ! très dilué comme du citron ou du vinaigre.
Un chercheur entra dans la pièce.
- Qu’est ce qui ce passe ? ça va ?
- Oui oui tout va bien ce n’est rien. Plus de peur que de mal. Il a eu peur c’est tout. Tentais je de le rassurer en montrant le stagiaire et en cachant sa main en me mettant devant.
- Sur hein ? Faites gaffe quand même.
- Ne vous inquiétez pas, tout va bien je vous assure, dis je en tentant un petit rire. Il sorti alors sans poser plus de questions.
- Bon, dis je en me tournant vers le stagiaire. Viens avec moi. »
On parti alors vers la salle de vaisselle, où se faisait nettoyer toute la verrerie et les flacons. Il y avait toujours deux bacs à acide chlorhydrique où trempait de la verrerie pendant deux jours pour les nettoyer. Mais je n’allais pas lui mettre la main dedans, d’une part parce que bien que ce ne soit pas encore à concentration dangereuse, il est préférable de porter des gants, et ensuite j’aurai flingué le nettoyage de toute la vaisselle du bac. Je pris un autre petit bac et préparait une solution d’acide à peine plus fort que du jus de citron.
« Vas y mets ta main dedans, lui dis-je.
- Heu…il me regarda un peu inquiet. Vous êtes sur ?
- Vas y regardes ! je trempais alors un doigt et le fit tourner dans la solution.
- Bon d’accord. Il mis alors sa main, et le calcaire se mis à buller et se décomposer petit à petit.
- Voilà. Tu vois ce n’est pas grave.
- Qu’est ce que c’était dans ce flacon ? Pourquoi ça a fait ça ?
- Ne pose pas de questions ce n’est rien. Je ne voulais pas en parler évidement et la meilleure diversion que je trouvais fut de l’engueuler. Tu sais que tu as eu beaucoup de chance ? Tu es dans un laboratoire de chimie, il y a des produits très dangereux. On ne court pas dans les locaux, on regarde toujours où on marche et on contrôle ses mouvements. Tu te rends compte que si ça avait été de l’azide ta main serait nécrosée, et si c’était de l’acide phosphorique ? Tu aurais eu une main en mousse pour le reste de ta vie.
- Une main en mousse ? dit il alors qu’il se retenait de rire.
- Oui parfaitement. L’acide phosphorique est un des produits les plus dangereux que nous ayons ici. Ça te dévore les os en virant le calcium. Ça traverse la peau sans laisser de trace et c’est indolore. Tu ne te rends compte que tu as été sévèrement touché que quand tu te retrouves avec une main en caoutchouc. Il n’y a pas de quoi rire.
Sur ce il ne posa plus de questions, et laissa finir la dissolution du calcaire dans le bain d’acide dilué.


Après ça je revins dans la salle pour nettoyer. C’était incroyable. Cette coulure qui avait tout pétrifiée. À une vitesse ! Tout ça n’avait duré que quelques secondes ! Alors que je passais une solution d’acide également sur la paillasse, je compris alors tout. Le soleil ! L’échantillon avait été renversé sur une zone de la paillasse au soleil. Elle était chaude et plein de lumière. Si le soleil était un catalyseur aussi efficace, il devenait vraiment plus qu’urgent de se débarrasser de ces choses. Ou alors on risquait de se retrouver avec une invasion extrêmement rapide de la région.


Il me fallu le reste de la journée pour trouver (avec de l’aide tout de même) les phycobiliprotéines.
Et il me fallu encore le lendemain pour trouver le moyen de les contrer. Ce fut un chercheur du département biologie qui m’apporta la solution. J’avais déguisé la question pour ne pas éveiller les soupçons. Il m’apprit alors qu’une enzyme pouvait s’attaquer directement aux protéines qui m’intéressaient. Je suis incapable de me rappeler du nom aujourd’hui. Un nom à rallonge du genre pérytroangiosulfurinase. Il me dit aussi comment s’en procurer. Il fallu malheureusement attendre encore quelques jours avant de recevoir le produit. C’était une poudre blanche qu’il suffisait de passer en solution. En discutant avec Actarus, on se mit d’accord sur le fait que la dispersion par des vaporisateurs du même genre que ceux des jardiniers pour le désherbant, était le mieux.
Au plus vite alors nous sommes retourné aux sources de l’Huveaune, cette fois ci avec tout un groupe de naturaliste près à nous aider dans la dispersion du produit. Nous étions plus d’une vingtaine. Un vrai groupe d’exterminateurs avec nos réserves de produit sur le dos ! Nous n’avons rien laissé au hasard, vaporisant partout dans le lit, même un peu en amont et en aval des constructions. Celles-ci avaient d’ailleurs encore progressées, gagnant près de 4cm d’épaisseur d’après l’appareil de mesure posé. On vaporisa également dans la grotte de la source, ainsi que dans une autre grotte secondaire que l’on venait de trouver ce jour en parcourant la zone. Il fallu la journée pour s’assurer que toute la zone était cleen.
« Que fait on des constructions ? Demandais-je à Actarus.
- Rien. Ce ne sont que des concrétions calcaires. Ça fera un intérêt touristique au pire. Maintenant qu’elles sont libres de ces bactéries, elles ne progresseront plus. C’était du bon travail.
- Oui…en effet. Au fait on ne leur a pas donné de nom à ces bactéries. On les a découvert nan ?
- Oui. Mais quelle importance, elles sont éteintes à présent.
- Ba comme ça entre nous. Bon tu les as plus étudié que moi donc pour l’espèce ce sera Fleedi. Et pour le genre ?
- Comme tu veux Cryx, dit il en souriant.
- Hum alors ce sera…Actacryxia Fleedi, dis-je satisfait. »
Actarus se contenta de sourire.


Les jours suivants il se mit à pleuvoir, et d’après les infos que nous avons eues, l’eau était de retour dans les villages. Nous sommes plusieurs fois retournée aux sources pour voir la rivière couler à nouveau passant dans les vasques calcaires qui formaient comme autant de petites piscines. C’était maintenant devenu un très bel endroit à balade, pique-nique, et attisait la curiosité de bien du monde. Mais personne ne su jamais rien sur la véritable cause de tout ceci.


Dans un minuscule recoin sous une racine, une toute petite colonie de quelques dizaines d’individus avait survécu. Elles reprenaient tranquillement leur travail, la seule chose qu’elles savaient faire. C’étaient des colons, programmés biologiquement par ceux qui les avaient amené ici pour transformer l’environnement afin de l’accorder à un nouveau mode de vie.
A coté d’elles passa une bactérie, terrienne, qui se fit foudroyer par une toxine. Elle se fit ensuite dévorer, et plus tard une nouvelle parcelle de calcaire fit son apparition…


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14 septembre 2008 7 14 /09 /septembre /2008 15:38

Lorsque nous quittâmes la maison des renter, il était déjà 17h. Il nous fallait encore remonter, et donc nous décidâmes d’arrêter les recherches pour ce jour. La montée fut exténuante. Si la décente était périlleuse, la montée très raide et constituée d’une suite de rochers à escalader nous a complètement vidé. Nous n’étions à ce moment là, pas encore très aguerri dans la marche. Ce fut une joie quand nous atteignîmes le plateau puis la jeep du prof. Il nous fallait revenir au plus vite, ce que nous avons fait, le lendemain. Mais cette fois ci par un autre chemin, de manière à arriver par le bas du vallon, du coté de la ferme des Renter.


En arrivant, on pouvait voir que le terrain était humide. Apparemment il avait plu cette nuit là. Pas énormément toutefois, la terre n’était pas détrempée, même sèche par endroit. Seules quelques petites flaques dans des creux trahissaient le niveau de pluie tombée.


C’est avec surprise alors que l’on pu voir un peu d’eau dans le lit de l’Huveaune.
On repéra une résurgence. Un trou dans le sol d’où sortait l’eau en continue, mais à très faible débit. Cette source constituait une alimentation annexe de l’Huveaune, située juste à coté du cours principal, mais le vrai lit montait d’avantage dans le vallon. Un mince filet d’eau en coulait. En descendant la rivière, on pu voir une chose assez étrange. Au fur et à mesure des constructions blanches en vasque, le niveau d’eau s’amenuisait. Ça coulait de moins en moins, jusqu’à n’avoir que des flaques, puis plus d’eau du tout. L’eau sortant des sources n’avait même pas l’occasion de sortir de la zone des constructions. C’était comme ci elle se faisait absorber un peu plus à chaque palier, jusqu’à ce qu’il n’y ai plus rien. C’était assez perturbant. On remonta pour s’assurer que ça coulait bel et bien des sources, et effectivement c’était le cas. Où passait donc cette eau ?
La deuxième chose qui nous avait frappé en longeant les vasques contenant de l’eau, fut leur couleur. L’eau était bleu vert, turquoise on pourrait dire, mais opaque, laiteux. On ne voyait que peu le fond. J’eu vite fait d’appeler ça le « lait vert ». L’eau sortait pourtant bien claire des sources, mais à l’intérieur des constructions blanches, elle était toute autre.
Troisième chose : on trouva 3 animaux mort en bord de l’eau, deux rongeurs et un écureuil. On ne dit rien mais on réfléchissait à tout va.


J’avais avec moi des flacons à échantillon. Deux en verre et deux en plastique, selon les analyses que j’allais devoir pratiquer, organique ou inorganique. J’avais donc désormais 4 fois 100mL de lait vert.
Après l’échantillonnage, on décida de remonter le cours de la rivière pour trouver la source principale. On ne pouvait rester dans le lit, alors nous somme monté par la forêt. Une pente raide de 40% faite d’humus meuble instable. Heureusement le sous-bois n’était pas trop encombré de buissons, ou autre, ce qui facilitait la progression. Au bout d’un quart d’heure de montée difficile, nous sommes arrivé en vue d’une entrée de grotte. Tout excité alors, nous avons laissé les affaires dehors et nous sommes préparé à rentrer. Actarus rentra en premier avec une lampe frontale, je le suivis sans lampe. 


L’entrée descendait en une pente un peu glissante sur environ 2 mètres. Puis après avoir éviter de la tête une grosse concrétion sur la droite, on arrivait dans une grande salle où on pouvait se tenir debout facilement. Une partie du plafond était couvert d’anciennes draperies, et sur la droite de la salle, une grosse stalactite faisait tomber des gouttes sur une petite stalagmite. Un filet d’eau coulait depuis un trou au fond de la salle menant à la suite du réseau, et parcourait le sol jusqu’à une sortie basse débutant le lit de la rivière. L’eau ici était claire et il n’y avait rien de particulier à signaler. Le problème venait donc uniquement de la zone des constructions blanches.


L’excursion pour ce jour était terminée. Je ramenai les échantillons au laboratoire pour que j’y fasse les analyses nécessaires. Le labo comportait trois étages, chimie, physique et biologie. J’étais à l’étage chimie. Pour l’instant on ne pouvait se permettre de révéler nos sorties et découverte, je décidais donc de travailler seul. La première chose que je fis avant tout analyse fût de regarder au microscope. Mais ce fut la stupeur lorsque je sorti les échantillon du sac. C’était particulièrement flagrant sur les flacons en verre, non opaque. Je ne voyais plus le liquide, je ne voyais qu’une couche uniforme blanche. J’ouvris le flacon avec difficulté, il semblait soudé, puis dans un craquement le bouchon tourna. À l’ouverture je pus voir alors une croûte de cette poudre blanche bouchant l’ouverture. Même aspect et consistance qu’aux sources. En tapotant un peu, la croûte lâcha. Elle ne faisait que 2 mm d’épaisseur. A l’intérieur du flacon je voyais le liquide, mais le niveau avait diminué d’environ 1/6eme du volume. Ça avait pétrifié mes flacons ! 
Devant ça je me dis que l’échantillon se trouvait maintenant pollué théoriquement, selon les critères stricts avant analyse. Mais je voulais regarder au microscope tout de même, ça au moins ne nécessitait pas un échantillon parfait. Je ne fus pas déçu car je pus observer des tas d’organismes. Le plus majoritairement représenté était constitué comme une chaîne de petites billes accrochées les unes au autres. Ça formait des filaments de cellules, qui eux même s’accrochait parfois entre eux dans un gros désordre apparent. Je pensais à des bactéries, vivant en colonies.
 A la lumière du jour pénétrant dans le labo, je ne pus observer ces bestioles que quelques minutes. L’image devint ensuite floue et opaque. La lame mince se faisait pétrifier également. Je n’étais pas plus expert que ça sur la nature de ces bactéries, alors j’appelais Actarus pour lui faire part de leur présence, ainsi que de la pétrification du flacon. Il parut directement intéressé et me demanda de lui apporter un flacon. Je pris celui dans lequel j’avais déjà prélevé et mis les autres dans un frigo (froid et obscurité, le mieux selon les règles de conservation d’échantillon). Le temps d’arriver chez Actarus, le niveau de liquide avait encore diminué et la croûte s’était épaissit. Il sembla très intéressé par ce phénomène. Il sortit son microscope et commença à regarder. Je décidais alors de le laisser étudier ça, je ne servais à rien à rester à coté. Je lui dis de m’appeler s’il avait découvert quelque chose. Ce qu’il fit le lendemain matin.


Il avait la voix fatiguée, mais parraissait excité par ce qu’il avait trouvé.
« Cryx ?
- Ouai ?
- Tu devineras jamais ce que c’est.
- C’est pour ça que je t’ai demandé nan ?...Vas y explique, demandai-je tandis que je m’installais sur une chaise.
- J’ai longuement regardé ces bactéries, j’ai pu faire des tas de comparaisons sur des organismes existant etc… Déjà première chose, elles sont chlorophylliennes, elles contiennent des chloroplastes en masse, ce qui leur donne leur couleur un peu verdâtre. Ensuite ce que tu prenais pour un assemblage de bactérie, n’en est en fait qu’une seule. C’est une cellule très allongée et enroulée en spirale serrée comme heu un tortellini, nan heu enfin les pâtes torsadées là. Et ensuite entre elles elles se lie plus ou moins formant des colonies.
- Ouai je vois.
- Ensuite j’ai fais quelques tests avec ce que j’avais sous la main. Elles produisent un exudat toxique.
- Ce qui pourrait donc expliquer la présence des animaux morts au bord de la rivière. Ils se sont intoxiqués.
- Et donc tu pense à quoi là ? me demanda Actarus, d’un ton qui sentait l’interrogation fondamentale qui requière une réponse connue.
- Hum des bactéries photosynthétiques coloniales, produisant des toxines. Et bien je vote pour des Cyanobactéries. Ce sont les seules bactéries à faire de la photosynthèse, et les cyanotoxines sont connu chez certaines espèces.
- Oui..MAIS !
- Mais quoi ?
- Tu as déjà entendu parler de cyanotoxines aussi fulgurante ? les animaux boivent et meurent sur place ?
- Hum…je ne savais pas trop quoi dire à ce moment là.
- Cryx, ce n’est pas tout. Ces cyano, ou qui ressemble à des cyano, disposent d’un arsenal d’organites impressionnant. Tu te rappelles de leur forme ? Allongée, très allongée si on devait les tendre. Ce sont comme des chaînes de montage miniature à l’intérieur. Le cytoplasme est très réduit. J’ai fait des grossissements extrêmement important pour observer un peu les organites. S’en est bourré de partout, et pire encore si j’en reconnais la plupart quand même, je sais ce qu’il y a dans une cellule, d’autres me paraissent complètement obscure. Je ne sais pas ce que c’est. Sans parler de cette faculté à pétrifier leur environnement.
- Plutôt rapide hein ?
- Tu n’en as même pas idée. J’ai flingué la plupart de mes lames minces et il reste presque plus de liquide dans le flacon, ce n’est qu’un gros bloc de calcaire.
- Calcaire ? dis-je surpris.
- Oui tout simplement, ça se dissous au vinaigre.
- Bon alors on a des cyano aux toxines virulente, bioconstructrices, résumais-je.
- J’ai regardé dans les livres, la documentation, partout, je n’ai pas trouvé ce que c’est. Elles ont des différences claires avec les cyano, tu sais par exemple...
- Bon oui, le coupais-je, mais tu sais il y a des milliers d’espèces de cyano, tu n’as peut être pas…il ne me laissa pas le temps de finir.
- Cryx tu ne comprends pas. Ces choses n’existent pas ! Elles ne sont pas référencées !


à suivre...

 

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14 septembre 2008 7 14 /09 /septembre /2008 15:31

C’était le 25 août 2007 que Actarus m’appela. Il avait reçu des informations sur une source du coté de la Sainte Baume qui s’était, d’après les habitants proche, pétrifiée. Elle ne délivrait plus d’eau depuis plusieurs jours, et nous devions aller enquêter sur place. Je ne compris pas vraiment le sens du mot « pétrifié » au sujet de cette source. Elle s’était arrêtée ? Pétrification pour moi signifie se changer en pierre…Difficile à imaginer pour une source.
En tout cas la situation était grave, le manque d’eau de la source (celle de l’Huveaune précisément) avait coupé l’alimentation principale des villes de St Zacharie et Nans les Pins. Il fallait comprendre ce qu’il se passait et rétablir ça au plus vite.

 
Nous nous sommes alors rendus sur place. Nous n’avions pas d’idée précise de la localisation de la source. Nous savions qu’elle était située quelque part dans un vallon encaissé en face de la St Baume. Actarus testait ce jour là pour la première fois son nouveau GPS. C’était un modèle simple qui n’indiquait pas les chemins mais Actarus avait placé un point théorique où devait se situer plus ou moins les sources. Il « suffisait » alors de se diriger vers celui-ci en tentant de trouver un chemin.


On parti du plateau de la Ste Baume, au niveau de l’hôtellerie, pour ensuite descendre dans le vallon.  Le début de l’escapade ne présenta pas de difficulté, c’était plat, dans une sorte de garrigue clairsemée avec de larges chemins. Actarus avait l’œil rivé sur l’écran de son GPS, au point de manquer de chuter à plusieurs reprises. La distance  nous séparant des sources diminuaient rapidement, nous avions déjà parcouru près d’un tiers du chemin sans encombre. Mais ça allait se corser. Le plateau s’arrêtait net, sur une falaise surplombant un large vallon. On trouva tout de même un endroit ou passer, un faible sentier caillouteux, glissant plein de pierres qui roulent (des rolling stones comme je dis souvent). La descente fut longue, on devait bien prendre nos appuis parfois pour descendre des « marches » de près d’un mètre. Juste à coté se trouvait le vide du vallon remplit d’une forêt dense.
Au bout de près d’une heure de descente tout de même, nous sommes arrivés dans le vallon. Il restait à trouver le lit de la rivière. En quelques minutes ce fut fait tellement il était impossible de la louper. Je compris alors le sens du mot pétrifié…

La rivière était sèche, vide sans rien à part quelques branchages et feuilles mortes. Mais si une rivière vide c’est courrant, celle-ci était unique. Elle était entièrement recouverte d’une sorte de pellicule blanche comme de la neige. Même les troncs des arbres aux abords, les branches qui étaient placées dedans, les rochers, tout était recouvert de ce blanc. En s’approchant on pu voir que la rivière était organisée comme une sorte d’escalier géant avec des marches de un mètre de hauteur alternant avec des plateaux en creux de 2 ou 3 mètres. On eu dit une sorte de construction de plâtre d’art moderne. Sur les bords des marches on pouvait voir comme des coulures solidifiée, blanche, comme si l’eau s’était effectivement pétrifiée en tombant. Je touchais cette matière qui me laissait une petite poudre blanche sur le doigt. Tout était dur et tendre à la fois, on sentait la teneur en humidité interne. Je décidais de casser un fragment sur un bord qui me semblait fragile. L’échantillon récupéré était extrêmement léger, poudreux comme du talc super compressé, et sa tranche laissait entrevoir une couleur légèrement jaune. De plus cette tranche était organisée en stries clairs et foncées de différentes épaisseurs (sur le total de 2 cm du fragment), ça me faisait clairement penser, par son organisation similaire, aux stries de croissance d’un arbre.
Une bonne partie de la longueur de la rivière dans le vallon était telle quel. En aval elle redevenait ensuite normale (rocher, mousse, arbre, le tout non pétrifiée).


Perplexe, nous décidâmes d’aller nous renseigner auprès des habitants les plus proches. Il y avait une ferme plus bas non loin de la rivière.
Elle était habitée par un couple d’une bonne quarantaine d’année mais seul l’homme, Mr Renter,  était là. Après s’être présenté et expliqué qu’on enquêtait sur la pétrification de l’Huveaune, il nous fit entrer pour discuter. A l’intérieur un vieil homme à l’air absent se balançait sur une chaise à bascule en regardant par la fenêtre.
L’homme de maison nous offrit à boire (il faut dire que cette journée de fin août était très chaude) et on pu discuter. Ce fut le professeur qui commença.


« Depuis combien de temps la rivière est elle dans cet état ?
- hum je n’ai pas vu la formation de…ces choses. Mais elles étaient là il y a 3 jours, répondit Renter avant d’avaler une gorgée de sirop. Mais nous n’avons plus d’eau depuis 5 jours.
- Plus d’eau du tout ou avez-vous tout de même une alternative ? demandais-je.
- En fait les villes touchées reçoivent de l’aide des communes alentour. De plus nous disposons de sources secondaires bien sûr et puisons un peu plus sur les nappes. Mais à ce rythme nul doute que tout va s’assécher bien trop vite. Vous savez qu’il n’a pas plu cet été…
- C’est la première fois que ça arrive ? interrogea Actarus.
- Oui, oui la première. Je n’ai jamais vu ça. Personne. Qu’est ce que c’est ?
- Nous ne savons pas encore. Le professeur but une gorgée et semblait réfléchir. N’y a-t-il pas eu un événement, quelque chose qui a pu provoquer cela ? Un éboulement? Quelqu’un qui aurait déversé quelque chose dans l’eau ?
- Un épandage d’engrais sur le plateau au dessus ou un orage peut être ? continuais-je.
- Heu non non pas à ma connaissance. Enfin un orage peut être. Moi je dormais mais papa affirme avoir vu un orage la semaine dernière pendant la nuit. Renter fit un signe de tête vers le vieil homme sur sa chaise. Il ne bougeait pas vraiment, et restait le regard perdu vers l’extérieur. Actarus se retourna vers Renter.
- Hum serait-il possible de parler à votre père ?
- Oui, mais bon vous savez il a 88 ans. Il divague un peu. Surtout depuis cette nuit en fait. »
Actarus lui sourit.
« Oui un jour on devient tous vieux et fou. Hein Cryx? C'est pour bientôt!
- Toi avant moi, répondis-je froidement. »
et il se leva pour allez vers le vieil homme. Je le suivis. Renter était juste derrière. Le professeur s’accroupi légèrement à coté de la chaise afin de ne pas forcer l’ancien à lever la tête.
« Bonjour monsieur. Je suis le Professeur Fleed. Nous sommes ici pour enquêter sur la pétrification des sources et…
- Haa les sources oui, ha je sais moi je sais j’ai tout vu ce que c’est ! dit le vieil homme sans quitter l’extérieur du regard. Actarus échangea un bref coup d’œil avec moi et continua.
- Qu’avez-vous vu monsieur ? un orage c’est ça ?
- Un orage ? Qui vous a dit ces sornettes ? C’est mon fils c’est ça ? Mais tais toi donc fils quand tu sais pas ! C’était pas comme un orage, je sais ce que c’est qu’un orage quand même nan ?
- Qu’avez-vous vu ?
- C’était lundi dernier. Dans la nuit. J’étais ici, dans cette chaise pareillement et je lisais. J’avais ouvert la fenêtre pour avoir de l’air, il faisait chaud, terriblement chaud. Pi le vent s’est levé, de plus en plus fort. Les branches faisaient bruisser leur feuilles de plus en plus fort oui. Puis en quelques minutes ça s’est arrêté. Et il y a eu cet éclair, enfin je ne sais pas si c’était un éclair. Je n’ai pas vu où il est tombé, mais je n’ai pas loupé cette forte lueur bleu vert qui a illuminé la pièce pendant 1 seconde. Puis le tonnerre assourdissant, long…
- Je l’ai entendu ce coup de tonnerre ça ma réveillé, intervint Renter le fils. Je me suis rendormi juste après. C’était un orage.
- Mais bon Dieu nan ! Le vieil homme tourna enfin sa tête et fixa ses yeux droit sur Actarus. Dans le ciel, je m’en souviens très bien, il n’y avait pas un seul nuages…je voyais les étoiles. Les belles étoiles… »

A suivre...

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14 septembre 2008 7 14 /09 /septembre /2008 15:25


Septembre 2008

Je pense qu’il est temps que je mette enfin sur papier le récit de mes aventures. On ne sait jamais ce qui peut arriver, une erreur, un accident, ou pire…

Depuis un peu plus d’un an que nous partons avec le professeur dans divers périples, nous en avons vécu des choses. Des situations drôles, stressantes, étranges, épuisantes, magnifiques…

Peut être pour moi est-il plus simple de mettre tout à plat pour me rappeler, pour faire le point, ou bien pour élucider des mystères.

Sur la centaine de sorties que j’ai pu effectuée cette année, seul, avec le professeur, ou d’autres personnes, je vais en garder quelques une remarquables par leur objectif ou par leur déroulement.

Le professeur Actarus est un homme relativement jeune, mais les cheveux déjà grisonnant, et passionné par les sciences et la nature. On ressent un réel plaisir lorsqu’il explique quelque chose. Alors c’est toujours agréable d’apprendre sur le tas avec ses explications. Parfois c’est moi qui doit lui expliquer les choses, tout dépend sur quoi on tombe. En tout cas il dispose de contacts que ce soit au musée ou autre, qui sont autant de point de départ de nos sorties.

J’ai préféré garder le silence jusqu’à présent sur ce que nous avons pu voir ou découvrir, pas un mot à la presse (hormis une chasse au trésor mais je reviendrai dessus), et de même pour le professeur. Mais même si ce n’est que pour moi, j’ai envie de mettre certaines choses à plat, ne serait-ce que pour me libérer. Il y a des découvertes lourdes à porter…La première d’entre elle n’était vraiment pas des moindres…

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  • : Ce blog regroupe des nouvelles présentant mes aventures de manière très romancée. Avec quelques petits hors série.
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