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14 septembre 2008 7 14 /09 /septembre /2008 15:31

C’était le 25 août 2007 que Actarus m’appela. Il avait reçu des informations sur une source du coté de la Sainte Baume qui s’était, d’après les habitants proche, pétrifiée. Elle ne délivrait plus d’eau depuis plusieurs jours, et nous devions aller enquêter sur place. Je ne compris pas vraiment le sens du mot « pétrifié » au sujet de cette source. Elle s’était arrêtée ? Pétrification pour moi signifie se changer en pierre…Difficile à imaginer pour une source.
En tout cas la situation était grave, le manque d’eau de la source (celle de l’Huveaune précisément) avait coupé l’alimentation principale des villes de St Zacharie et Nans les Pins. Il fallait comprendre ce qu’il se passait et rétablir ça au plus vite.

 
Nous nous sommes alors rendus sur place. Nous n’avions pas d’idée précise de la localisation de la source. Nous savions qu’elle était située quelque part dans un vallon encaissé en face de la St Baume. Actarus testait ce jour là pour la première fois son nouveau GPS. C’était un modèle simple qui n’indiquait pas les chemins mais Actarus avait placé un point théorique où devait se situer plus ou moins les sources. Il « suffisait » alors de se diriger vers celui-ci en tentant de trouver un chemin.


On parti du plateau de la Ste Baume, au niveau de l’hôtellerie, pour ensuite descendre dans le vallon.  Le début de l’escapade ne présenta pas de difficulté, c’était plat, dans une sorte de garrigue clairsemée avec de larges chemins. Actarus avait l’œil rivé sur l’écran de son GPS, au point de manquer de chuter à plusieurs reprises. La distance  nous séparant des sources diminuaient rapidement, nous avions déjà parcouru près d’un tiers du chemin sans encombre. Mais ça allait se corser. Le plateau s’arrêtait net, sur une falaise surplombant un large vallon. On trouva tout de même un endroit ou passer, un faible sentier caillouteux, glissant plein de pierres qui roulent (des rolling stones comme je dis souvent). La descente fut longue, on devait bien prendre nos appuis parfois pour descendre des « marches » de près d’un mètre. Juste à coté se trouvait le vide du vallon remplit d’une forêt dense.
Au bout de près d’une heure de descente tout de même, nous sommes arrivés dans le vallon. Il restait à trouver le lit de la rivière. En quelques minutes ce fut fait tellement il était impossible de la louper. Je compris alors le sens du mot pétrifié…

La rivière était sèche, vide sans rien à part quelques branchages et feuilles mortes. Mais si une rivière vide c’est courrant, celle-ci était unique. Elle était entièrement recouverte d’une sorte de pellicule blanche comme de la neige. Même les troncs des arbres aux abords, les branches qui étaient placées dedans, les rochers, tout était recouvert de ce blanc. En s’approchant on pu voir que la rivière était organisée comme une sorte d’escalier géant avec des marches de un mètre de hauteur alternant avec des plateaux en creux de 2 ou 3 mètres. On eu dit une sorte de construction de plâtre d’art moderne. Sur les bords des marches on pouvait voir comme des coulures solidifiée, blanche, comme si l’eau s’était effectivement pétrifiée en tombant. Je touchais cette matière qui me laissait une petite poudre blanche sur le doigt. Tout était dur et tendre à la fois, on sentait la teneur en humidité interne. Je décidais de casser un fragment sur un bord qui me semblait fragile. L’échantillon récupéré était extrêmement léger, poudreux comme du talc super compressé, et sa tranche laissait entrevoir une couleur légèrement jaune. De plus cette tranche était organisée en stries clairs et foncées de différentes épaisseurs (sur le total de 2 cm du fragment), ça me faisait clairement penser, par son organisation similaire, aux stries de croissance d’un arbre.
Une bonne partie de la longueur de la rivière dans le vallon était telle quel. En aval elle redevenait ensuite normale (rocher, mousse, arbre, le tout non pétrifiée).


Perplexe, nous décidâmes d’aller nous renseigner auprès des habitants les plus proches. Il y avait une ferme plus bas non loin de la rivière.
Elle était habitée par un couple d’une bonne quarantaine d’année mais seul l’homme, Mr Renter,  était là. Après s’être présenté et expliqué qu’on enquêtait sur la pétrification de l’Huveaune, il nous fit entrer pour discuter. A l’intérieur un vieil homme à l’air absent se balançait sur une chaise à bascule en regardant par la fenêtre.
L’homme de maison nous offrit à boire (il faut dire que cette journée de fin août était très chaude) et on pu discuter. Ce fut le professeur qui commença.


« Depuis combien de temps la rivière est elle dans cet état ?
- hum je n’ai pas vu la formation de…ces choses. Mais elles étaient là il y a 3 jours, répondit Renter avant d’avaler une gorgée de sirop. Mais nous n’avons plus d’eau depuis 5 jours.
- Plus d’eau du tout ou avez-vous tout de même une alternative ? demandais-je.
- En fait les villes touchées reçoivent de l’aide des communes alentour. De plus nous disposons de sources secondaires bien sûr et puisons un peu plus sur les nappes. Mais à ce rythme nul doute que tout va s’assécher bien trop vite. Vous savez qu’il n’a pas plu cet été…
- C’est la première fois que ça arrive ? interrogea Actarus.
- Oui, oui la première. Je n’ai jamais vu ça. Personne. Qu’est ce que c’est ?
- Nous ne savons pas encore. Le professeur but une gorgée et semblait réfléchir. N’y a-t-il pas eu un événement, quelque chose qui a pu provoquer cela ? Un éboulement? Quelqu’un qui aurait déversé quelque chose dans l’eau ?
- Un épandage d’engrais sur le plateau au dessus ou un orage peut être ? continuais-je.
- Heu non non pas à ma connaissance. Enfin un orage peut être. Moi je dormais mais papa affirme avoir vu un orage la semaine dernière pendant la nuit. Renter fit un signe de tête vers le vieil homme sur sa chaise. Il ne bougeait pas vraiment, et restait le regard perdu vers l’extérieur. Actarus se retourna vers Renter.
- Hum serait-il possible de parler à votre père ?
- Oui, mais bon vous savez il a 88 ans. Il divague un peu. Surtout depuis cette nuit en fait. »
Actarus lui sourit.
« Oui un jour on devient tous vieux et fou. Hein Cryx? C'est pour bientôt!
- Toi avant moi, répondis-je froidement. »
et il se leva pour allez vers le vieil homme. Je le suivis. Renter était juste derrière. Le professeur s’accroupi légèrement à coté de la chaise afin de ne pas forcer l’ancien à lever la tête.
« Bonjour monsieur. Je suis le Professeur Fleed. Nous sommes ici pour enquêter sur la pétrification des sources et…
- Haa les sources oui, ha je sais moi je sais j’ai tout vu ce que c’est ! dit le vieil homme sans quitter l’extérieur du regard. Actarus échangea un bref coup d’œil avec moi et continua.
- Qu’avez-vous vu monsieur ? un orage c’est ça ?
- Un orage ? Qui vous a dit ces sornettes ? C’est mon fils c’est ça ? Mais tais toi donc fils quand tu sais pas ! C’était pas comme un orage, je sais ce que c’est qu’un orage quand même nan ?
- Qu’avez-vous vu ?
- C’était lundi dernier. Dans la nuit. J’étais ici, dans cette chaise pareillement et je lisais. J’avais ouvert la fenêtre pour avoir de l’air, il faisait chaud, terriblement chaud. Pi le vent s’est levé, de plus en plus fort. Les branches faisaient bruisser leur feuilles de plus en plus fort oui. Puis en quelques minutes ça s’est arrêté. Et il y a eu cet éclair, enfin je ne sais pas si c’était un éclair. Je n’ai pas vu où il est tombé, mais je n’ai pas loupé cette forte lueur bleu vert qui a illuminé la pièce pendant 1 seconde. Puis le tonnerre assourdissant, long…
- Je l’ai entendu ce coup de tonnerre ça ma réveillé, intervint Renter le fils. Je me suis rendormi juste après. C’était un orage.
- Mais bon Dieu nan ! Le vieil homme tourna enfin sa tête et fixa ses yeux droit sur Actarus. Dans le ciel, je m’en souviens très bien, il n’y avait pas un seul nuages…je voyais les étoiles. Les belles étoiles… »

A suivre...

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